Jardiner et activité physique : quand le jardinage devient sportif

28 %. C’est la proportion d’adultes dans le monde qui restent trop peu actifs, alors même que l’Organisation mondiale de la santé affirme qu’une activité physique régulière fait fondre de 20 à 30 % le risque de maladies chroniques. Les chiffres sont connus, la réalité, elle, peine à changer.

En 2017, des chercheurs britanniques ont secoué les idées reçues : certains travaux de jardinage font bien plus que promener une pelle. Ils sollicitent autant, sinon plus, les muscles que la marche rapide. Pas étonnant que l’Assurance maladie classe plusieurs tâches de plein air parmi les exercices d’intensité modérée.

Quand jardiner fait vraiment bouger : les bienfaits physiques et mentaux à la clé

Remuer la terre, déloger les herbes envahissantes, dompter une haie récalcitrante ou porter des sacs de terreau, voilà qui mobilise tout le corps. Les mouvements se succèdent, sollicitant muscles profonds et articulations souvent oubliées. Force, souplesse, coordination : jardiner, c’est activer chaque fibre, du dos aux mollets. D’ailleurs, 30 à 45 minutes à soigner ses rosiers valent largement une marche rapide.

Le jardinage, c’est aussi un allié discret pour garder la ligne. Bêcher, planter, désherber, autant de gestes qui entretiennent la dépense énergétique, sans même s’en rendre compte. Les habits de sport ne sont pas nécessaires pour bouger efficacement : une demi-heure à genoux sur la terre, et le corps se renforce, semaine après semaine.

Le tableau ne s’arrête pas là. Le jardin influence l’esprit, réaligne les pensées. L’anxiété reflue, la sérotonine s’envole, ce fameux neurotransmetteur synonyme de bien-être. Palper la terre, suivre la poussée d’une jeune pousse, inspirer à plein poumons : autant de petits rituels quotidiens qui apaisent durablement, surtout chez celles et ceux confrontés à l’angoisse ou aux sautes d’humeur.

Petit tour d’horizon de ce que le jardinage apporte concrètement :

  • Renforcement musculaire
  • Stimulation des articulations
  • Réduction du stress
  • Baisse du risque de maladies chroniques

Au fil des saisons, cette approche transforme à la fois le regard porté sur soi et la relation à la nature, tissant une routine harmonieuse entre le corps et le paysage.

Quelles activités de jardinage sont les plus sportives ?

Parfois, une séance de jardinage vaudrait presque le déplacement à la salle. Pousser une tondeuse manuelle, retourner la terre de la pelouse, transporter plusieurs sacs de terreau, tailler des haies denses : chaque muscle participe et se souvient. Dos, abdominaux, jambes, rien n’est laissé au repos. Selon l’Assurance maladie, passer une heure à sarcler élimine jusqu’à 400 calories, comparable à une sortie footing ou à une heure de natation tranquille.

Voici les tâches qui font grimper l’intensité et sollicitent réellement le physique :

  • Tondre la pelouse à la main stimule le corps tout entier, renforce l’endurance et favorise la circulation sanguine.
  • Bêcher et retourner la terre engagent bras, abdos et bas du dos de manière soutenue.
  • Désherber à la main, accroupi ou à genoux, met à contribution quadriceps, fessiers et équilibre.
  • Tailler arbres et arbustes développe force et coordination, notamment avec des outils classiques non motorisés.

Après ces gestes intenses, quelques courbatures rappellent vite que le jardinage, mené avec énergie et régularité, a toute sa place aux côtés des activités sportives reconnues.

Jeune homme musclé creusant la terre dans un jardin ensoleille

Intégrer le jardinage à sa routine : astuces, précautions et idées pour se lancer

Pour donner au jardinage une vraie place dans la vie active, l’astuce consiste à multiplier les courtes séances dans la semaine. Inutile de viser deux heures d’affilée ; vingt à trente minutes suffisent pour en ressentir tous les bénéfices, physiques comme mentaux. On commence par les gestes les plus simples, semer, arroser, rempoter, histoire d’entrer dans le rythme. Jour après jour, il devient facile d’intensifier, en intégrant du désherbage, de la taille, du transport de sacs plus lourds.

Mieux vaut préparer son corps avec quelques étirements : poignets, chevilles, épaules et genoux gagnent à être échauffés avant d’empoigner les outils. Varier les postures, alterner bras et jambes, éviter la statique prolongée permet d’éviter les gênes ou douleurs inutiles.

L’organisation, elle aussi, joue un rôle déterminant dans la régularité. Rassembler ses outils, échelonner les tâches sur plusieurs jours, fractionner les efforts : ces petits gestes facilitent l’intégration du jardinage au programme quotidien, que ce soit au matin ou en soirée pour décompresser.

Pour rendre la pratique quotidienne agréable et sûre, quelques bons réflexes peuvent faire la différence :

  • S’équiper d’outils bien adaptés à sa corpulence et au terrain.
  • Ne pas négliger gants et protections, notamment pour les genoux si besoin.
  • Garder de l’eau à portée de main, même si l’effort paraît léger.

Les conseils en matière de sport santé et de prévention des petits incidents sont nombreux. Inutile de viser la performance : la constance, elle, paie largement et promet bien plus qu’un panier de légumes ou quelques fleurs.

Finalement, chacun trace son chemin sur la terre, adopte le rythme qu’il souhaite. Le jardin, peu importe sa taille, récompense l’effort et redessine peu à peu le corps comme l’état d’esprit. Saison après saison, on récolte bien plus que ce que l’on sème.