Le nombre de motards de plus de 60 ans explose en Europe, alors même que la plupart des motos disponibles en concession semblent avoir été pensées pour une autre génération. Les modèles grand public misent encore sur la puissance brute, la sportivité tape-à-l’œil, là où l’usage réclame confort, accessibilité et confiance. Certes, quelques marques commencent à rectifier le tir : hauteur de selle abaissée, commandes adoucies, petites attentions électroniques autrefois réservées au haut de gamme. Mais l’offre de série reste loin du compte. Tant mieux, la demande se fait entendre, et les constructeurs commencent enfin à écouter.
Pourquoi la moto reste une passion à tout âge
Il n’existe pas de date de péremption pour l’attachement à la moto. Pour les seniors, ce plaisir de rouler s’affirme, voire s’amplifie, une fois libérés du carcan professionnel. La retraite desserre l’agenda, les envies reprennent le dessus, chaque virée s’organise au gré d’un caprice ou d’un rayon de soleil. L’expérience, acquise parfois sur des décennies, fait de chaque trajet une occasion d’enrichir la mémoire, de rallumer l’étincelle du premier départ.
La loi ne fixe aucune limite d’âge pour piloter une moto. Seule compte l’adaptation : savoir rester attentif, doser ses efforts, s’écouter. Les évolutions naturelles de la vue, de l’ouïe ou des réflexes invitent surtout à revoir certains paramètres :
- Opter pour une machine facile à maîtriser, qui ne pèse pas une tonne à l’arrêt
- Choisir une selle qui reste accessible, histoire de poser les deux pieds à plat au feu rouge
- Se tourner vers des technologies de sécurité qui veillent discrètement en arrière-plan
Les constructeurs multiplient désormais les aides électroniques, mais sans dénaturer le plaisir de la conduite. La moto, c’est aussi un loisir qui rassemble. Les motards seniors occupent une place de plus en plus visible dans le paysage, preuve que la passion ne connaît pas de plafond d’âge.
- Partager la route avec d’autres générations : la moto demeure un trait d’union, un langage commun entre passionnés
- Savourer la liberté du grand air, explorer les petites routes, rester curieux d’itinéraires moins fréquentés
- Entretenir ses réflexes sur des trajets courts, prendre confiance et continuer à s’offrir de vrais moments d’évasion
Adopter une moto bien choisie, ajuster sa façon de rouler : voilà de quoi continuer à tracer la route sans rien sacrifier. Pour beaucoup, la moto après 60 ans incarne une autonomie précieuse et un plaisir qui ne demande qu’à se partager.
Quels critères privilégier pour une moto adaptée après 60 ans ?
Le choix d’une moto, passé la soixantaine, s’oriente d’abord vers la sécurité. Freinage ABS, contrôle de traction, suspensions réglables : ces équipements prennent tout leur sens. Mieux vaut aussi miser sur la légèreté : une moto moins lourde, c’est moins d’efforts au quotidien et moins d’appréhension lors des manœuvres lentes. Les roadsters, trails ou routières offrent souvent un équilibre appréciable entre confort et aisance de conduite. Hauteur de selle, centre de gravité, ergonomie des commandes : chaque détail compte pour ménager les articulations et rouler sans contrainte.
Si l’envie de rouler ne faiblit pas, une vigilance s’impose du côté de la santé : mieux vaut faire le point régulièrement avec son médecin, préférer une position de conduite droite, s’équiper d’une selle moelleuse et de poignées bien placées. L’équipement ne souffre aucune exception : casque homologué, gants robustes, veste à protections, bottes montantes. L’assurance doit faire l’objet d’une attention particulière, sans tolérer de clauses restrictives liées à l’âge.
La formation continue ne s’adresse pas qu’aux novices. Même un motard aguerri profite d’un stage de remise à niveau pour actualiser ses réflexes. Privilégier les petits trajets, éviter les axes embouteillés, multiplier les pauses : ces habitudes réduisent le risque. L’entretien régulier de la moto reste la meilleure parade contre les surprises mécaniques, surtout avec l’appui des nouvelles assistances à la conduite.
Pour vous aider à faire le tri, voici les principaux critères qui méritent votre attention :
- Confort : selle basse, suspensions qui absorbent les défauts de la route, poignées chauffantes parfois bienvenues
- Maniabilité : gabarit contenu, rayon de braquage court pour se faufiler et manœuvrer sans effort
- Sécurité : ABS, feux LED pour la visibilité, aides électroniques qui veillent sans s’imposer
Des modèles confortables et sécurisants qui redonnent le goût de la route
Les industriels ont clairement compris l’enjeu : proposer des motos qui réconcilient plaisir, confort et confiance pour les conducteurs expérimentés. Plusieurs modèles sortent du lot, en misant sur une ergonomie pensée pour le long cours, une selle accueillante, des assistances électroniques rassurantes.
La BMW R 1250 RT, par exemple, combine un moteur flat-twin souple, des suspensions ajustables et un freinage ABS qui inspire confiance. Ce modèle s’impose auprès de ceux qui aiment avaler les kilomètres sans concession sur la sécurité. Du côté des trails et roadsters, la Honda NC750X et la Yamaha Tracer 700 séduisent par leur légèreté, leur facilité de prise en main et leur panoplie d’assistances (ABS, contrôle de traction, position de conduite qui ménage le dos). La Kawasaki Z900RS, au style plus classique, rassure par son centre de gravité bas et sa docilité. Pour qui vise le confort avant tout, la Honda Pan European offre une selle généreuse et une stabilité éprouvée, précieuse lors des grandes traversées.
Voici les qualités qui font la différence sur ces modèles :
- Confort : assise large, suspensions qui gomment les imperfections, poignées chauffantes proposées sur certains modèles
- Sécurité : freinage ABS, contrôle de traction, éclairage LED pour mieux voir et être vu
- Maniabilité : poids maîtrisé, direction assistée ou douce, rayon de braquage court pour plus d’aisance en ville
De nouveaux outils connectés, comme le Motobit Sentinel ou l’application Motobit, accompagnent désormais le motard en l’alertant des zones à risque ou en optimisant la trajectoire dans les virages. Le choix ne manque plus : passé 60 ans, il est tout à fait possible de retrouver ou de conserver l’ivresse des deux-roues, avec un surcroît de confort et de sérénité. Reste à choisir la machine qui vous invite, chaque matin, à reprendre la route. Qui a dit que la passion avait une date de péremption ?